Guide d’utilisation de la base de données En colère

À travers sa plateforme numérique, le projet En colère cherche à constituer un lieu de recherche qui diffuse, poursuit et fait vivre la démarche de Jean Nicolas. Ainsi, la base de données hébergée sur le site web réunit l’ensemble des informations collectées par l’historien et son équipe sur les événements rébellionnaires dans la France d’Ancien Régime. Les utilisateurs et utilisatrices de la plateforme En colère peuvent accéder à ces données de deux manières, soit par géolocalisation ou par recherche multicritères.

Par l’intermédiaire des cartes historiques de Cassini, immédiatement visibles sur la page d’accueil du site, tous les événements conflictuels recueillis par Jean Nicolas et son équipe ont été précisément géolocalisés. Les utilisateurs et utilisatrices peuvent donc, au gré de leur curiosité et de leurs propres intérêts géographiques, naviguer sur les cartes pour cibler les événements pertinents. Chaque événement est représenté par un point qui peut être cliqué pour révéler un encadré contenant quelques informations sommaires : le numéro de fiche ; l’année et la date de l’événement ; le lieu historique, puis la commune et le département contemporains ; et, enfin, la durée et l’intensité de l’événement, telle que mesurée par le nombre de participants. Le bouton « Plus d’informations » qui apparaît au bas de l’encadré permet ensuite d’accéder à l’ensemble des renseignements sur l’événement concerné. Apparaît alors un nouvel encadré, qui contient à son tour trois onglets. Le premier onglet (« labels.viewRecord ») affiche les données telles qu’elles ont été saisies dans la base En colère, c’est-à-dire ordonnées en fonction d’une série de variables identifiées par leurs étiquettes respectives. Le second onglet (« labels.viewImages ») affiche les copies numérisées des fiches originales réalisées par Jean Nicolas et ses collègues. Au-delà de l’importance d’assurer un lien transparent entre la base de données et ses sources, les fiches originales permettent aux utilisateurs et utilisatrices d’avoir accès à certaines informations qui n’ont pu être intégrées à la base de données, notamment les résumés d’événements. Enfin, le troisième onglet (« labels.viewSourceLinks ») offre, quand il y a lieu, des hyperliens vers des sources complémentaires.

Comme la plateforme numérique En colère se veut au plus près du contenu et de la forme des fiches employées par Jean Nicolas, chaque entrée constitue ainsi une variable qui peut être mobilisée, ajustée en fonction de questions et d’intérêts de recherche spécifiques. C’est pourquoi une recherche multicritères extrêmement fine est autorisée par le croisement et la juxtaposition des nombreux filtres qui sont à la disposition des utilisateurs et utilisatrices de la base de données. Pour commencer une requête multicritères, il faut d’abord cliquer sur le bouton « Filtres » de la page d’accueil. Celui-ci fait apparaître un encadré contenant cinq onglets qui correspondent à différents ensembles de variables : temps, espace, acteurs, autorités et types d’événement.

En plus des numéros de fiches, l’onglet « Temps » donne accès à deux variables, c’est-à-dire l’année et la durée des événements. Deux années peuvent être sélectionnées entre 1634 et 1789 pour déterminer un cadre chronologique spécifique ; notons qu’il faut alors appuyer sur le bouton « + » pour fixer cette sélection comme filtre de recherche. Une ou plusieurs durées, telles que catégorisées dans les fiches de Jean Nicolas, peuvent ensuite être cochées.  

L’onglet « Espace » s’ouvre quant à lui sur cinq variables relatives à la localisation des événements rébellionnaires : les communes, les départements et les pays contemporains, les lieux historiques originaux, ainsi qu’un indicateur de la proximité frontalière des événements. Une ou plusieurs options peuvent être cochées dans chacune de ces variables pour affiner la recherche. En ce qui concerne les lieux historiques, les communes et les départements contemporains, il est possible de cliquer sur le bouton « En voir plus » au bas de chaque encadré pour visualiser toutes les options. Encore, une boîte de texte en haut de ces mêmes encadrés permet d’inscrire directement le nom des entités spatiales recherchées.

L’onglet « Acteurs » permet quant à lui de manipuler onze variables relevant de l’identité collective, des formes de participation ou de la trajectoire judiciaire des individus impliqués dans les événements rébellionnaires. Il s’agit des catégories sociales mobilisées, du sexe des participants et de la présence protestante ; des armes, des insultes et plus largement de la forme des affrontements ; du nombre d’émeutiers arrêtés, écroués, libérés, blessés, tués ; etc. À l’instar des onglets précédents, de nombreuses options peuvent être cochées dans chaque variable pour préciser la recherche. Alternativement, dans le cas de certaines variables, deux curseurs peuvent être ajustés pour filtrer les résultats. Par exemple, si l’on s’intéressait au nombre d’émeutiers capturés, les deux curseurs pourraient être ajustés librement entre les valeurs « 1 » et « 60 » pour resserrer la recherche et cibler des événements d’une envergure démographique particulière.

L’onglet « Autorités » contient dix-huit variables qui se rapportent principalement aux institutions judiciaires et aux peines prononcées à l’encontre des émeutiers. Sans énumérer toute la liste des variables, il s’agit donc des types d’instances de jugement impliquées dans la répression des événements rébellionnaires (bailliage, parlement, maréchaussée, juridiction seigneuriale, etc.) ; du nombre et du type de peines encourues par les révoltés (admonestation, bannissement, détention, carcan, galères, pendaison, etc.) ; ou encore des interventions réalisées par certains notables dans le cadre des événements. Comme précédemment, une combinaison d’options à cocher, de curseurs à moduler et de barres de recherche permettent, tout dépendant des variables, d’affiner les critères de sélection pour filtrer les résultats.

Enfin, l’onglet « Type » propose sept variables qui catégorisent la nature des événements. Il s’agit de l’intensité des conflits, mesurée par le nombre de participants ; des types fondamentaux général et détaillé, variables qui constituent une première strate de classification ; puis des types secondaires général et détaillé, seconde couche de classification.

 Lorsque tous les filtres désirés ont été sélectionnés dans les différents onglets, il faut appuyer sur le bouton « Fermer » au bas de l’écran. Tous les critères sélectionnés devraient alors être affichés ; chacun d’entre eux peut être individuellement supprimé, ou collectivement par le bouton rouge « Effacer tous les filtres ». Le nombre de résultats trouvé devrait apparaître, ainsi que les fiches qui correspondent à la requête. De même, les cartes de Cassini afficheront uniquement les événements qui correspondent aux filtres choisis.